Agriculture et biodiversité : le bocage, une solution ?
Emblématiques de l’ouest de la France, les paysages bocagers se sont construits (et déconstruits) au cours de l’histoire, en lien étroit avec l’évolution de l’agriculture et de l’élevage. Loins d’être un simple héritage du passé, ils sont avant tout des paysages modernes dans leur conception offrant de multiples fonctions pour l’agriculture et l’élevage face aux grands défis sociétaux du XXIe siècle, tout en accueillant une biodiversité remarquable.
La conférence cherchera à répondre aux questions suivantes :
- C’est quoi un paysage bocager ?
- Pourquoi replante t-on des haies après les avoir fait disparaître avec le remembrement ?
- Pourquoi les prairies naturelles ont toutes été retournées pour y faire d’autres cultures ?
- A partir de quand, de quoi, peut-on dire que la biodiversité d’un territoire est convenable ?
- Quelles pratiques agricoles en milieu bocager ?
Le bocage peut être défini comme un paysage d’origine anthropique, caractérisé par la présence de haies vives qui clôturent, de part et d’autres, les parcelles de prairies et de cultures. Ces parcelles sont de formes irrégulières, de dimensions inégales et sont connectées à des boisements ou à d’autres zones incultes, telles que les landes. Elles sont desservies par un dense réseau de petits chemins, parfois creux. L’habitat est dispersé et caractérisé par la présence de nombreux lieux-dits, petits villages ou hameaux. L’agriculture pratiquée est de type polyculture-élevage avec un régime agraire individualiste, composé de petites fermes. A l’intérieur des parcelles de prairies, il est fréquent de trouver des mares qui servent principalement d’abreuvoir pour le bétail et qui contribuent au même titre que les haies à la structuration de ces paysages.
En France, les bocages occupent environ 25% de la surface du pays. Cette forme de paysage domine dans l’ouest du Massif armoricain, l’ouest vendéen, le Limousin, le Bourbonnais, la Thiérache et le Pays basque. D’autres bocages se rencontrent également dans d’autres régions, telles que le Champsaur, l’Avesnois, le Boulonnais….
Le bocage de la réserve.
Le bocage des Antonins se compose d’un étang pauvre en matière organique de 2,5 hectares, de 8 mares, plusieurs sources, prairies de fauche plus ou moins humides ou de pâturage extensif, haies, boisements pluri-centenaires, fourrés, arbres têtards…. Cet ensemble forme sur 22,6 hectares, un écocomplexe particulièrement riche et représentatif d’un bocage de Gâtine en bon état de conservation. Le maillage des haies et lisières représente 5,7 km, soit plus de 250 mètres à l’hectare, ce qui est particulièrement dense. Un peu plus de 200 arbres têtards ont été répertoriés ainsi que plusieurs arbres patrimoniaux du fait de leur âge, dimension, rareté ou originalité du traitement ou de la forme (Alisier torminal et Aubépine en têtard, Merisier et Peuplier noir de gros diamètre…).
La Réserve Naturelle Régionale du Bocage des Antonins, est localisée sur la commune de Saint-Marc-La-Lande. C’est un espace dédié à la conservation et à la valorisation du paysage bocager, de la biodiversité et des pratiques agricoles associées. Ce site est l’un des rares espaces protégés en France, consacré à la conservation de ce patrimoine d’envergure historique, culturel et naturel.
Conférence de Alexandre Boissinot de DSNE.