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Harcèlement en milieu scolaire :
vers une communauté éducative engagée

Bousculades, insultes, détérioration de matériel, crachats dans l’assiette à la cantine, publication de photos intimes sur les réseaux sociaux, voici quelques exemples de brimades que subissent de manière répétée 700 000 enfants et adolescents. 

Touchant environ 10 % des élèves en France, le harcèlement scolaire peut avoir d’importantes conséquences sur ses victimes, des troubles du sommeil à la phobie sociale, en passant par l’anxiété et la dépression, voire, chez les plus fragiles, des conduites suicidaires.

Alors que la plupart des pays européens ont mis en place depuis plusieurs décennies des actions de prévention, l’Éducation Nationale ne s’est véritablement penchée sur ce problème qu’au début des années 2010. 

Un processus de répétition

Les premières définitions du harcèlement scolaire sont proposées dans les années 1970 par deux psychologues scandinaves : Anatol Pikas et Dan Olweus. 
La définition olweusienne fait aujourd’hui consensus :

« Un élève est victime de harcèlement lorsqu’il est soumis de façon répétée et à long terme à des comportements agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser ou le mettre en difficulté de la part d’un ou plusieurs élèves. Il s’agit d’une situation intentionnellement agressive, induisant une relation d’asservissement psychologique, qui se répète régulièrement. »

S’il y a quelques années encore, les victimes trouvaient un peu de répit hors de l’école,  aujourd’hui leurs agresseurs les poursuivent de plus en plus sur les réseaux sociaux et leur messagerie jusque dans leurs lieux de loisirs et de vie.

Du harcèlement au cyberharcèlement

Tout comme la violence « hors ligne », la violence « en ligne » prend différentes formes : usurpation d’identité, violence verbale (insultes, moqueries), violence sexuelle (envoi de photos choquantes ou diffusion non consentie de photos intimes), agressions physiques filmées et partagées sur les réseaux sociaux.

Les agresseurs et les victimes sont souvent impliqués « hors ligne » et « en ligne » (dans 30 à 70 % des cas).
Cependant, de manière générale, la cyberviolence est avant tout une violence de proximité, exercée par des camarades de classe, par des amis ou par des ex petits-amis de la victime.

Une prise de conscience récente

Le harcèlement scolaire est longtemps resté englobé dans les débats sur la violence scolaire en général. Ce n’est qu’au début des années 2010, suite aux enquêtes de victimisation réalisées par Éric Debarbieux et révélant que 10 % des élèves sont victimes de violences répétées de la part de leurs pairs, que les pouvoirs publics prennent conscience de la nécessité d’agir.

Différentes actions sont dès lors mises en place : lancement de la première campagne d’information en 2011, mise en place d’une ligne d’écoute téléphonique nationale et gratuite (3020) en 2012 ; création d’un site Internet ministériel ; lancement du concours académique « Non au harcèlement » en 2013.
La lutte contre le harcèlement scolaire est inscrite dans la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République.

Des campagnes de prévention

En complément des dispositifs nationaux, différentes actions de prévention peuvent bien sûr être réalisées par les établissements scolaires et plus particulièrement par le Comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté. Ce dernier peut s’appuyer sur différents partenaires extérieurs, comme les associations, la police et la gendarmerie, les travailleurs sociaux, les parents d’élèves.

Cependant, la prévention ne peut à elle seule endiguer le phénomène, car il ne suffit pas d’être informé d’un risque pour l’éviter ou de dénoncer un comportement pour qu’il soit abandonné. L’éducation à l’esprit critique, l’éducation aux médias sociaux, l’éducation à l’empathie, le développement des compétences émotionnelles et psychosociales des élèves, le renforcement de l’estime de soi ou encore l’autodéfense sont aussi des armes efficaces pour lutter contre le harcèlement scolaire et son prolongement numérique.

Sources
Site Ministère Education Nationale https://www.education.gouv.fr/non au harcelement/
https://www.promeneursdunet.fr/ En devenant « ami » avec les jeunes sur les réseaux sociaux, les Promeneurs du Net échangent, partagent, conseillent, informent, préviennent, proposent un soutien, une rencontre, la participation à un projet et ainsi contribuent à  accompagner les jeunes dans les besoins et les idées qu’ils expriment.
Violences scolaires, où commence le harcèlement ? The Conversation, novembre 2018
Violences scolaires, violences entre adultes ? The Conversation, janvier 2025
Les parents à l’épreuve du harcèlement scolaire, The Conversation, novembre 2024

Seront présents :
Franck Belleme, conseiller pédagogique départemental DSDEN des Deux-Sèvres
Aurèle Seignon, directeur adjoint chargé SEGPA, Collège Pierre et Marie Curie, Niort
Baptiste Roussel, proviseur adjoint, Lycée professionnel Thomas Jean Main, Niort
Nadia Herault, référente police, Niort
Matthieu Lane, responsable de la Maison de protection des familles, organe de gendarmerie qui réalise les auditions de mineurs victimes de violences

Revoir la soirée

Table ronde jeudi 20 mars 20h